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Grille de contrôle de la qualité de contenu

L’évaluation de la qualité d’un contenu en ligne repose sur toute une série de paramètres. Pour être certain de ne rien oublier, il peut être utile d’appliquer une grille de critères prédéfinis. Le document type que nous proposons ici intéressera au premier plan les responsables éditoriaux soucieux de mettre en place un processus systématique de contrôle qualité de la production éditoriale.

Grille de contrôle de la qualité des contenus en ligne [au format PDF]

Sommaire de l’article :

Notre grille de contrôle qualité comprend quatre volets, que nous décortiquons ici.

  1. Qualité de la présentation
  2. Qualité du style
  3. Qualité de la structure
  4. Qualités de fond

1. Qualité de la présentation

1.1   Aération

Le document est-il suffisamment aéré ?
Rien de plus difficile que de lire un texte en bloc à l’écran.
Le spécialiste de l’expérience utilisateur, Jakob Nielsen, épingle d’ailleurs les blocs de texte indifférencié comme une des erreurs principales actuellement commises sur le Web.
Veillez à découper votre contenu en utilisant des paragraphes distincts pour séparer les différentes idées. Suivez l’exemple des articles de la BBC, aux paragraphes très courts.
Toutefois, évitez les espaces perdus. Le texte doit être aéré, certes, mais la mise en page doit rester soutenue.

1.2   Longueur

Le texte n’est-il pas trop long ? N’est-il pas trop court ?
La longueur d’un texte en ligne peut bien évidemment varier en fonction des situations : page d’accueil, fiche-produit, article de fond,…
Dans les pages intérieures, nous conseillons de ne pas dépasser l’équivalent de trois ou quatre écrans standard, soit environ 5000 caractères maximum. Au-delà de cette limite, la consultation en ligne devient moins confortable.
Les longues pages nécessitent un traitement tout particulier : sommaire interactif, boutons permettant de retourner au sommet de la page, intertitres, version imprimable,…
A l’inverse, un visiteur peut se sentir frustré lorsqu’il consulte une information trop maigre qui le laisse dans une impasse. Prévoyez minimum 500 caractères pour étayer l’information.

1.3   Eléments saillants

Les informations clés et les mots importants sont-ils mis en évidence ?
80% du temps, les internautes balayent les pages plutôt que de les lire mot à mot. Il est donc important de prévoir des éléments qui accrochent l’oeil. Les titres, les sous-titres, les listes à puces, les mots en gras, les citations mises en exergue,… sont autant d’éléments saillants qui peuvent accrocher l’attention du visiteur, lui permettre de se faire rapidement une idée du contenu et l’inciter à une lecture détaillée.

1.4   Visuels

Posez-vous les questions suivantes concernant l’usage de visuels dans la page :
A-t-on recours aux visuels ? Certains éléments d’information, les lieux ou les personnes dont on parle, certains mécanismes ou certains chiffres clés ne méritent-ils pas d’être traités de manière visuelle ?

Quel est l’intérêt des visuels ? Les images ralentissent les performances de votre site web en termes de temps de téléchargement. Veillez à ce qu’elles en vaillent la peine. Privilégiez les images informatives plutôt que simplement décoratives.
Les visuels sont-ils bien intégrés au texte ? Les visuels étroitement intégrés au texte semblent plus efficaces que les visuels trop périphériques. Ils sont perçus par le visiteur comme faisant partie intégrante du contenu, ils ne sont pas assimilés à de la publicité, et leur taux de visibilité en est supérieur.

A-t-on prévu une légende et un texte alternatif ? La légende permet de donner du sens à l’image, en relation avec le texte. Le texte alternatif permet aux moteurs de recherche et aux personnes aveugles d’accéder à une description du contenu de l’image.
Le nombre, la taille et le poids des images est-il optimisé ? Avant publication sur Internet, les images doivent impérativement être optimisées à l’aide d’un logiciel prévu à cet effet. Sans différence visible à l’oeil nu, le poids d’une image pourra souvent être diminué par dix. Veillez à ce que les images ne soient pas trop nombreuses. Sauf cas particulier, une ou deux images devraient suffire à illustrer un article de fond. Assurez-vous que la taille des images reste équilibrée par rapport au texte.

La qualité des images est-elle suffisante ? Vérifiez que le contenu des images reste lisible (à l’écran, les gros plans sur des détails ou sur des visages sont souvent plus efficaces que les plans panoramiques). Vérifiez la qualité du contraste, de la luminosité et du cadrage.

2. Qualité du style

2.1   Orthographe et grammaire

Il n’y a aucune raison de prendre des libertés par rapport aux règles de grammaire et d’orthographe sous prétexte qu’on publie en ligne. Bien au contraire, Internet a besoin de crédibilité et certaines études ont démontré que la présence d’une seule faute d’orthographe sur une page d’accueil ou dans un article en ligne suffit à diminuer la confiance que les visiteurs accordent à son contenu.
L’idéal reste de faire relire attentivement le document par une tierce personne. A défaut d’une telle relecture, le strict minimum est d’utiliser un correcteur orthographique et grammatical automatique, fourni avec la plupart des logiciels de traitement de texte. Les dictionnaires en ligne sont là aussi pour vous aider.

2.2   Concision

La lecture à l’écran est moins confortable que la lecture d’un imprimé : l’espace est réduit, partagé entre le contenu et les fonctionnalités de navigation, les écrans scintillent et augmentent l’effort nécessaire pour se concentrer. Les internautes balayent les pages de manière expéditive à la recherche de “microcontenus” capables d’attirer leur attention. Dans ces conditions, la concision est un atout indéniable. Plus vous faites court, plus vous êtes lus.
Vérifiez donc que vos textes soient suffisamment concis : un titre qui tient sur une seule ligne, des phrases de 15 à 20 mots, des paragraphes courts. Evitez les phrases à rallonge et scindez les paragraphes qui contiennent plusieurs idées.

2.3   Simplicité des tournures

Indépendamment de leur longueur, les phrases les plus simples sont les plus efficaces. Ce n’est pas à la complexité du vocabulaire utilisé qu’on juge le talent d’un rédacteur, mais, bien au contraire, à sa capacité d’être percutant avec des mots et des constructions simples.
Evitez les incises, les parenthèses, les subordonnées, les doubles négations et autres tournures compliquées.
Préférez la voix active à la voix passive.

2.4   Absence de jargon

Le jargon est l’ennemi de la communication. Tous les secteurs sont touchés : aussi bien les sites institutionnels, minés par le jargon administratif, que les sites privés, frappés par le jargon commercial ou technique.
Veillez à utiliser un vocabulaire compréhensible par la totalité du public que vous visez. Chaque fois que vous utilisez un terme technique ou un acronyme, pensez à le définir.

2.5   Ton pertinent par rapport à l’audience

Au-delà du jargon et de la simple nécessité d’être compris, il est important d’adapter son style à l’audience visée. Si vous vous adressez aux jeunes, vous éviterez d’être trop protocolaires, sans tomber nécessairement dans la caricature. Inversement, le tutoiement ou un style trop direct pourront heurter un public moins acquis. De manière générale, utilisez les termes qui “parlent” à votre public et qui collent à la relation que vous désirez établir.

2.6   Ton pertinent par rapport à l’organisation

Adapter son langage à l’utilisateur, c’est bien. Tant que cela ne se fait pas au détriment de l’image de l’organisation. Un fonctionnaire public, par exemple, même s’il est mû par la volonté de rendre service à l’utilisateur, devra faire preuve d’une certaine réserve dans ses écrits. Vérifiez donc que les contenus publiés respectent le style de votre entreprise ou de votre institution. Si nécessaire, instaurez un processus de validation par la hiérarchie, le responsable de la communication ou tout autre personne garante de l’image de l’entreprise.
Certaines organisations adoptent un glossaire commun ou mettent en place une charte éditoriale, définissant des règles stylistiques précises en matière de communication ou de relation client.

2.7   Titres et hyperliens explicites

Les titres et les hyperliens sont les membres les plus importants d’une page web. Ils focalisent une grande partie de l’attention des internautes et conditionnent la navigation. Les titres sont susceptibles d’être repris dans les moteurs de recherche, comme Google. Plus ils sont parlants, plus ils sont explicites hors contexte, plus ils ont de chances d’attirer les visiteurs. Les mots clés contenus dans les titres et les hyperliens influencent également le positionnement dans les moteurs de recherche.
Les titres devront être concis (de 4 à 12 mots, tenant sur une seule ligne) et explicites (descriptifs du contenu de la page et compréhensibles même hors contexte). Ils contiendront des mots clés utiles au référencement. Les titres en ligne pourront être accrocheurs à condition de rester explicites. Les premiers mots du titre devront être les plus signifiants.
Les hyperliens devront être explicites (décrivant clairement ce vers quoi ils mènent), ni trop courts ni trop longs (longueur optimale : entre 3 et 7 mots) et discriminants (non redondants, faciles à différencier). Les hyperliens seront préférablement regroupés en bas ou en marge de l’article, afin d’éviter d’abusives digressions. Les liens pourront être séparés en différentes catégories si nécessaire.

3. Qualité de la structure

3.1.   Fil rouge cohérent

L’article suit-il un fil rouge cohérent ? Y a-t-il un début, un milieu et une fin ? Les paragraphes s’enchaînent-ils naturellement ? A-t-on l’impression de suivre un raisonnement logique ?
Il existe plusieurs façons de structurer un texte : la narration chronologique, le raisonnement dialectique “thèse-antithèse-synthèse”, l’analyse “problèmes-causes-conséquences”, l’approche comparative “avantages-inconvénients”, la description des faits, etc.
Quelle que soit la logique adoptée, ce qui importe, c’est que l’article soit structuré.

3.2.   Règle de la pyramide inversée

Commence-t-on par le plus important ?
La règle de la pyramide inversée recommande de commencer un article par l’information la plus importante, pour aller ensuite progressivement vers le détail. Sur le web, les informations essentielles d’une page doivent se trouver dans la partie visible à l’écran lors de l’arrivée sur la page.
Evitez de diluer votre sujet en commençant par des introductions inconsistantes, des précautions d’usage ou toute forme de digression… Allez droit au but !

3.3   Chapeau contenant l’essentiel

A-t-on prévu un chapeau qui résume l’essentiel de l’article ?
Le chapeau, situé juste après le titre, généralement en caractères gras, est un paragraphe un peu particulier dont la fonction est de résumer le contenu de l’article. Sur le Web, les chapeaux sont très utiles et leur taux de lecture est très élevé.
Vérifiez qu’un chapeau a bien été prévu. Assurez-vous que ce chapeau résume bel et bien l’essentiel de l’information. Une bonne technique pour résumer une information consiste à appliquer la règle des 5 W, en fournissant des réponses concises à cinq questions de base que se pose le lecteur : Who? What? When? Where? Why?

3.4   Conclusion engageante

L’article termine-t-il de manière engageante ?
Comme nous venons de le dire à travers la règle de la pyramide inversée et celle du chapeau, un bon article en ligne est censé commencer par la conclusion. On révèle d’emblée les principaux enseignements, et on en vient seulement ensuite au raisonnement qui a permis de tirer ces enseignements. Mais alors, comment conclure efficacement ?
Pour ne pas laisser le lecteur sur sa faim, nous vous conseillons de proposer, au bas de l’article, des liens “pour en savoir plus” et d’inviter à l’interactivité (contacter l’éditeur, s’abonner aux mises à jour, participer à un forum, envoyer des suggestions,…). Vous pouvez aussi conclure un article par une anecdote amusante ou disserter sur les implications futures, l’évolution probable de la situation.

4. Qualités de fond

4.1.   Intérêt pour l’utilisateur

Le contenu présente-t-il un intérêt pour l’utilisateur ?
C’est la première question à se poser. Si la réponse est “non”, ne publiez pas. Point à la ligne. La sélectivité est une grande qualité éditoriale dans un monde de surinformation permanente.
Les contenus à valeur pratique, les contenus originaux ou exclusifs, tout ce qui touche à l’argent, à la vie quotidienne, à la santé, à la mort, tout ce qui est nouveau ou inhabituel, tout ce qui touche les lieux et les personnes qui nous sont familières, tout ce qui fait peur ou tout ce qui fait envie, est susceptible d’intéresser les lecteurs. Sans nécessairement verser dans le sensationnalisme, privilégiez les informations à réelle valeur ajoutée.

4.2   Intérêt pour l’organisation

Le contenu véhicule-t-il des messages cohérents par rapport aux objectifs stratégiques de votre entreprise ou institution ? Après avoir lu ce contenu, les utilisateurs seront-ils plus susceptibles d’acheter vos produits ? Auront-ils une vision plus positive de votre entreprise ? Seront-ils davantage susceptibles d’agir dans le sens désiré ? Le contenu est-il en phase avec votre positionnement ? Correspond-il à votre promesse éditoriale ?

4.3.   Actualité

Le contenu est-il d’actualité ?
La fraîcheur des contenus est un des critères essentiels de fidélisation des visiteurs. Soit votre contenu s’inscrit dans l’actualité (par exemple, l’annonce d’une conférence) et il convient d’en contrôler la fraîcheur et la durée de vie, soit ce contenu doit pouvoir présenter un intérêt intemporel (par exemple, un dossier sur la psychanalyse).
Assurez-vous que les contenus soient bien datés. Sur Internet, où cohabitent des informations très diverses, des balises temporelles claires agiront comme des éléments très rassurants.

4.4   Présence d’éléments factuels

Les propos sont-ils étayés par des éléments factuels consistants ?
Chiffres clés, noms propres, repères chronologiques, références juridiques ou documentaires,… Les données factuelles donnent de la substance au contenu. Assurez-vous donc de disposer d’informations objectives et précises.

4.5   Mise en contexte

L’information est-elle replacée dans son contexte ? Est-elle positionnée dans le temps et dans l’espace ? Les motivations à publier l’information sont-elles clairement exprimées ?
Il est important de permettre à l’utilisateur de se situer à travers cet Internet titanesque, immatériel et volatile, où les pages croupissant depuis la préhistoire du web côtoient les pages actualisées en temps réel, et où la frontière est floue entre les contenus promotionnels et les contenus informatifs. Donnez du sens à l’information. Faites donc comprendre pour qui et pourquoi elle est là.

4.6   Présence de liens “pour en savoir plus”

A-t-on prévu des liens “pour en savoir plus” ?
En reliant vos informations à un contexte plus global grâce à l’hypertexte, vous profitez pleinement de la plus-value d’Internet et augmentez la valeur de vos contenus. Faites des liens vers les sources juridiques ou scientifiques, vers les documents de background, vers les articles connexes, des ressources multimédias,…

4.7   Exactitude

Les informations sont-elles exactes ? Les termes corrects sont-ils utilisés ? Vos propos sont-ils pertinents du point de vue scientifique ou juridique ?
Comme tout bon journaliste, vérifiez l’exactitude des données que vous exploitez. Recoupez l’information et comparez les sources.

Sans plus attendre, Grille de contrôle de la qualité des contenus en ligne !

 

Auteur : Jean–Marc Hardy