Faut-il différencier le contenu de votre site mobile et de votre site classique ? La question nous préoccupait au début de l’Internet mobile. Mais très rapidement, le « responsive design » s’est imposé comme la formule la plus évidente dans la majorité des cas. Un même contenu est agencé différemment, pour des raisons d’ergonomie que nous avons évoquées plus haut. Cette adaptation de l’affichage se fait à la volée, automatiquement, grâce à un usage adéquat des feuilles de style (CSS).
Le responsive design se couple bien avec un autre principe : le « mobile first ». L’idée est de concevoir un site web prioritairement pour les mobiles, sachant que les ordinateurs de bureau s’en accommoderont fort bien (alors que l’inverse n’est pas vrai). L’épuration de conception d’un site mobile, au final, bénéficie à tous les utilisateurs.
Dans le courant de cette année 2018, Google a d’ailleurs implicitement validé cette approche « mobile first » en décidant d’indexer les sites web prioritairement au départ de la version mobile, et non plus de la version desktop.
Cependant, il y a responsive et responsive. Les entreprises qui désirent se positionner à la pointe de l’expérience mobile ont tout intérêt à réfléchir finement sur la matrice des besoins mobiles de leurs utilisateurs. Pour dire les choses plus simplement : vos clients ne cherchent pas forcément la même chose lorsqu’ils utilisent leur mobile ou lorsqu’ils naviguent au départ de leur ordinateur de bureau. Le contexte n’est pas le même et peut générer des priorités différentes en termes de contenu.
Techniquement, il est tout à fait possible de mettre en place les solutions suivantes :
Pour ce faire, il suffit de programmer des feuilles de style un peu plus élaborées. On est dans du responsive design avancé, qui permet d’améliorer l’expérience sur chaque type d’appareil.
Voyez, par exemple, cette page « Accès aux campus universitaires » sur le site de l’Université Libre de Bruxelles. Il s’agit bel et bien d’un contenu mobile par nature. Imaginez-la un instant dans un écran de 360 pixels, ou faites-en l’expérience sur votre téléphone si vous aimez souffrir.
Source : http://www.ulb.ac.be/campus/ - 17 août 2018
Il est évident que cette page gagnerait à être réorganisée pour améliorer l’expérience d’une personne qui cherche à se rendre sur un des campus de l’université. Une carte interactive pourrait répondre aux attentes.
Il y a fort à parier que si un travail se fait au niveau de la version mobile pour mettre fin à la tragédie, ce travail sera intéressant à récupérer également dans la version desktop. Souvent, c’est ce qui advient et renforce le principe du « mobile first ». En somme, les difficultés ergonomiques rencontrées avec la version mobile nous poussent à faire beaucoup mieux. Et au final, tous les appareils en profitent.
Un premier réflexe serait déjà de tout simplement vous mettre dans la peau de l’utilisateur mobile et de vous demander quels sont les contenus le plus susceptibles d’être recherchés dans un contexte de mobilité. C’est là que le plan d’accès au campus semble davantage « mobile » que les statuts juridiques et légaux de l’université. De ce fait, il mérite davantage d’être mis en avant dans la version mobile, et d’être optimisé du point de vue de son ergonomie.
Cependant, je vous conseille de valider et de prolonger vos intuitions avec des outils objectifs et détaillés, qui vous renseignent sur la nature du trafic mobile. En particulier, je vous recommande de faire un petit détour par la Google Search Console.
Google Search Console, comme vous le savez sans doute, est la plateforme officielle que Google met à disposition des webmasters. Dans la rubrique « Trafic de recherche », choisissez « Analyse de la recherche ». Google vous livre le tableau de toutes les requêtes mots clés qui vous amènent du trafic. Au total, vous pouvez analyser 1000 requêtes qui concernent le trafic enregistré les 3 derniers mois.
Source : https://www.google.com/webmasters/tools/
Mais pour revenir à notre propos, ce qui est très intéressant, c’est que vous allez pouvoir filtrer l’analyse du trafic qui provient uniquement des mobiles.
Et encore mieux, vous pouvez comparer le schéma de trafic entre les différents appareils.
Par exemple, ci-dessous, sur le site timidite.info, le mobile rapporte globalement plus de trafic. Sauf pour deux requêtes : « procrastination maladie » et « motivation kit de survie ». Ces requêtes, plus spécialisées, génèrent davantage de trafic au départ des ordinateurs de bureau, tandis que les requêtes plus simples et plus génériques apportent du trafic majoritairement mobile.
Ce sont juste des exemples. En la matière, il est important d’effectuer les analyses au cas par cas. Vous identifierez, s’il y a lieu, des disparités entre le trafic mobile et le trafic desktop. Par exemple, si vous repérez un contenu que les gens cherchent très souvent sur mobile, et beaucoup moins au départ de leur ordinateur, posez-vous la question : Ne vaudrait-il pas la peine de mettre ce contenu en avant dans la version mobile ?
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Rédiger pour les mobiles (12 bonnes pratiques)