Le stress est une réaction hormonale qui anticipe une situation indésirable et pousse à la fuir ou à rentrer en résistance. Pour éviter que votre lecteur ne bute sur votre contenu ou ait envie de quitter la page, pratiquez donc une écriture rassurante !
Journaliste de formation
Pionnier de la formation "écrire pour le web"
Auteure de "Bien rédiger pour le web",
Eyrolles, 4e édition (la 5e est en cours)
Ce dossier est totalement innovant et exclusif. Il nous a demandé des heures de recherche. Merci, en conséquence, de respecter les droits d’auteur. Toute reprise de contenu textuel ou visuel devra faire l'objet d'une autorisation écrite des auteurs. Merci et bonne lecture :-)
Face à une situation indésirable sur laquelle nous pensons ne pas avoir de contrôle, notre pouls s’accélère, notre tension artérielle s’élève et nous libérons une dose massive d’énergie, sous forme d’adrénaline. C’est le stress !
À l’origine, le stress est notre ami. Il nous invite gentiment à nous mettre en énergie pour prendre la fuite ou nous préparer à lutter.
Le problème est que nous sommes programmés pour résister à un stress de quelques secondes. Lorsque le stress perdure, il libère du cortisol à dose massive et nous subissons des dommages tant sur le plan de notre résistance physique (systèmes immunitaire et cardio-vasculaire) que sur le plan cognitif (diminution des performances de notre mémoire et de notre concentration).
Certaines formes de stress sont particulièrement néfastes sur le plan de l’apprentissage et de l’attention. Lorsque le stress vient d’une sensation « d’impuissance acquise », c’est-à-dire la sensation que nous ne serons pas à la hauteur du défi, il s’ensuit un effondrement cognitif. Pour prendre un exemple simple et concret : je me suis toujours considéré comme étant très peu « bricoleur »… dès qu’on me présente un meuble à monter (même la plus basique des armoires IKEA), je me bloque, plus rien ne rentre dans mon cerveau. Je suis assailli de cette sensation d’impuissance acquise.
Au même titre qu’un embouteillage, une page web peut générer du stress
Votre lecteur peut être confronté au stress d’une manière générale. C’est le lot de beaucoup de gens, qui vivent à un rythme effréné et baignent dans une surinformation et une surexposition aux appareils de communication. Un stress très contemporain.
Quelques pensées automatiques qui peuvent survenir :
Ces deux pages vendent une assurance auto.
Laquelle vous semble la plus rassurante ?
Le stress lié à la notion d’impuissance acquise est particulièrement néfaste.
Quelques exemples :
Notez que le stress peut être engendré par le rédacteur. Par exemple, si vous écrivez :
« Faire un site web est tout un art. Des centaines de paramètres sont à prendre en compte. Les places sur Google sont chères, la concurrence est énorme et vous attend au tournant. »
Si vous vous exprimez en ces termes, vous plongez le lecteur dans une émotion inquiète. Vous lui mettez la pression. Ce faisant, vous risquez le contre-effet : même si ce que vous dites est fondé et que vous apportez derrière une solution, vous n’engagez pas le lecteur à suivre un chemin rassurant. Il peut faire demi-tour prématurément.
À d’autres moments, le stress peut venir de l’absence d’un élément. Par exemple :
La première chose à faire est d’identifier, dans votre article, ce qu’on appelle les « zones de friction », c’est-à-dire justement tous les éléments susceptibles de générer un stress chez votre lecteur.
À défaut de pouvoir vous appuyer sur un test utilisateur, il vous est souvent plus accessible de faire relire votre article par une tierce personne. Vous lui demanderez de noter, lors de cette relecture, toutes les questions qu’elle se pose et qui génèrent chez elle ne serait-ce qu’un petit stress, un questionnement, une incertitude.
Si vous n’avez pas le temps de faire relire votre article, essayez déjà simplement de vous mettre à la place du lecteur.
Posez-vous les questions suivantes :
Le fait de respecter les bonnes pratiques de l’ergonomie éditoriale apporte déjà une réponse à certains problèmes récurrents, comme par exemple :
Mais au-delà de ces basiques, vous allez devoir rassurer votre lecteur. Au cas par cas, vous pouvez le faire avec des formules du genre :
Vos tentatives de mettre le lecteur à l’aise doivent rester incisives. Ne tombez pas dans l’erreur de faire précéder votre article par de longues introductions, sous prétexte de prendre le lecteur par la main.
Le stress est une réaction hormonale qui anticipe une situation indésirable et pousse à la fuir ou à rentrer en résistance. Pour éviter que votre lecteur ne bute sur votre contenu ou ait envie de quitter la page, rassurez-le !
Références bibliographiques :
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