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La voix passive : réhabilitée par Jakob Nielsen

Dans son dernier billet, Jakob Nielsen tord le cou à un cliché que j’ai moi-même souvent véhiculé : la nécessité d’éviter la voix passive lorsqu’on rédige un texte que l’on veut rendre lisible.

Dans un texte ordinaire, c’est vrai, la voix passive est déconseillée. Elle complique la lecture.

Plutôt que d’écrire : Nicolas a été quitté par Cécilia (*)
(six mots et une préposition)

Vous écrirez : Cécilia a quitté Nicolas
Plus court. Plus fluide. (quatre mots et une structure directe)

Ceci, c’est pour la lisibilité en mode lecture mot à mot.

Mais, sur le Web, deux autres critères viennent s’ajouter : la nécessité de pouvoir balayer la page en lecture rapide, ainsi que la volonté d’être référencé. Or, aussi bien les moteurs de recherche qui indexent vos pages que les êtres humains qui les balayent du regard ont une nette tendance à privilégier les premiers mots des titres et des paragraphes. Tous les tests de suivi du regard le prouvent.

La voix passive, à cet égard, possède un avantage : elle permet de propulser en tête de phrase des mots clés qui ne constituent pas forcément le sujet de la phrase.

Dans le titre “La voix passive : réhabilitée par Jakob Nielsen”, j’utilise une tournure renversée de manière à positionner l’expression “voix passive” en tête de phrase. Ce qui me permet d’insister davantage sur la thématique que sur l’auteur.

Et dans un agrégateur, ça compte aussi :

(*) Je sais, je suis mauvaise langue… mais, fondamentalement, je trouve qu’on devrait le laisser tranquille avec sa vie privée cet homme-là.

Commentaires des lecteurs

  • Comment by François-Xavier Bodin, de Bordeaux — 24 October 2007

    J’avais repéré cette alertbox qui me provoque quelques réflexions dans le billet en lien. Merci pour ton blog qui figure dans mon fil rss quotidien.

  • Comment by jmh — 24 October 2007

    @ Yves : Mince, me voilà l’arroseur arrosé 😉

  • Comment by Yves — 24 October 2007

    Et aussi (juste pour rire) : la tournure passive permet d’omettre certains éléments : comparons

    Le calendrier des formations n’a pas été mis à jour.

    et

    Jean-Marc n’a pas mis à jour le calendrier des formations.

    😉

    –Yves

    
    	
  • Comment by Dalb — 25 October 2007

    Amusant, mais c’est le principe de base de l’indexation des documents par un grand nombre de bibliothèques nationales, la 1ère a avoir lancé l’idée est la Library of Congress (USA) avec les Library of congress Subject Headings en … 1914, suivi par le Canada en 1969, puis la France avec Rameau depuis 1980. En poussant le raisonnement encore plus loin.

    Un exemple pris dans le catalogue de la BNF :

    Femmes – Brésil – Conditions sociales – Statistiques

    Traduction : des statistiques sur les conditions sociales des femmes au brésil. )

    C’était pour faciliter la recherche humaine dans les fiches cartonnées ! Mot à mot, fiche à fiche. « La tête de vedette, premier élément de la vedette-matière, exprime l’essentiel du sujet», le sujet n’étant pas ici le sujet de la phase au sens grammatical, mais au sens du thème principal de la phrase.

    J’espère que tout le monde ne va pas se mettre à écrire comme cela. Pas très lisible tout de même…. Dalb

  • Comment by eboo — 7 February 2009

    Bah oui c’est bien la raison d’être de la voix passive : mettre celui qui subit l’action en position sujet (ou thème) de la phrase, alors qu’à la voix active cette position est réservée à l’agent (celui qui agit). Maintenant dans l’exemple donné, le passif n’est pas très pertinent. En revanche le passif permet de passer sous silence l’agent : "Nicolas a été quitté". On insiste sur le fait que Nicolas est un looser, peu importe que ce soit Cécilia ou une autre.

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