Je vous ai déjà parlé de la BBC, notamment pour sa capacité d’innovation.
Un récent article de Jakob Nielsen positionne la chaîne de télévision britannique comme un très bon élève en regard des guidelines d’écriture pour le web, en particulier en ce qui concerne la rédaction des titres.
La BBC demeure maîtresse dans l’art de créer des titres consistants (descriptifs du contenu qu’ils annoncent, même hors contexte) en l’espace de cinq mots en moyenne :
En ce qui me concerne, j’apprécie la capacité de la BBC à rassembler, sur certaines pages clés, des informations de background et des informations d’actualité. Par exemple, la page dédiée à l’Irak, en tant que pays, fournit autant des informations statiques (géographie, démographie, balises historiques,…) que des informations dynamiques (dernières actualités et dernières vidéos à propos de ce qui se passe dans le pays). Cette capacité d’allier le chaud et le froid, en termes d’information reste, selon moi, un atout propre au média Internet. Elle est sous-exploitée par la plupart des sites médias actuels.
Notez que la BBC n’est pas non plus irréprochable dans ses pratiques éditoriales en ligne. J’avais, par exemple, déjà épinglé quelques faiblesses de mise en page.
Il est un point sur lequel nous menons fréquemment une discussion, lors de nos formations “écrire pour le web”. Cela concerne l’usage des paragraphes.
Prenez quasiment n’importe quel article au hasard, au sein de la section News de la BBC, et vous constaterez que les paragraphes sont très courts, composés, dans la grosse majorité des cas, d’une seule phrase.
En termes de lisibilité, cette stratégie est positive, tant il est vrai que les gros pavés de texte découragent la lecture à l’écran. Les paragraphes de taille réduite créent une aération qui invite davantage à la lecture.
Cependant, la BBC, à force de découper son texte en unités syntaxiques minimales, en arrive à oublier la notion même de paragraphe. La fonction d’un paragraphe reste d’opérer un regroupement des idées. Ce qui permet de faire mieux apparaître la structure des points traités dans un article. Par exemple, les trois derniers paragraphes de texte, dans la prise d’écran ci-dessus, concernent le développement de la même idée, à propos des deux mêmes banques. Tandis que la suite de l’article enchaîne sur d’autres idées. La séparation physique de ces informations qui sont liées quant au fond risque de couper la fluidité du raisonnement. Avec cette approche, on gagne en lisibilité, mais on perd en structure.
Qu’est-ce que vous en pensez ?
Pour ceux qui préfèrent déléguer la production de contenu, faites appel à nos services !
Commentaires des lecteurs
Comment by Mathieu Van Driessche — 8 May 2009
Bonjour,
Il est vrai que la plupart des sites médias actuels (et particulièrement ceux de la presse écrite) semblent ne pas adapter leur écriture au web. Deux raisons principales selon moi:
1. Méconnaissance: On ne connaît pas les bonnes pratiques ou on pense qu’on peut rédiger pour le web comme on rédige pour le papier. (Et affirmer à un journaliste qu’il doit suivre une formation pour apprendre à écrire demeure assez délicat)
2. Coût: La version papier est mise en ligne sans adaptation car il serait trop onéreux de produire une version web.
Sur certains sites de presse la perte de qualité est même encore plus grande. On peut parfois lire des phrases qui ont du sens dans la version papier mais semble absurde sur le web. Par exemple: "Pour plus de détails, lire notre article sur la page de droite". La principale raison de ce genre de coquilles est que les rédactions "papier" n’ont pas encore assimilé que leurs articles sont systématiquement publier sur d’autres supports. Bref, aujourd’hui, la version web n’est encore qu’un "petit plus" même si tout le monde s’accorde pour dire qu’elle représente l’avenir.
Comment by moncler — 10 June 2010
Coût: La version papier est mise en ligne sans adaptation car il serait trop onéreux de produire une version web.
Comment by air jordan — 11 June 2010
Sur certains sites de presse la perte de qualité est même encore plus grande. On peut parfois lire des phrases qui ont du sens dans la version papier mais semble absurde sur le web. Par exemple: "Pour plus de détails, lire notre article sur la page de droite". La principale raison de ce genre de coquilles est que les rédactions "papier" n’ont pas encore assimilé que leurs articles sont systématiquement publier sur d’autres supports. Bref, aujourd’hui, la version web n’est encore qu’un "petit plus" même si tout le monde s’accorde pour dire qu’elle représente l’avenir.