Avertissement au lecteur : ce billet, bien qu’appuyé sur des données factuelles, contient de l’ironie. Vous le prendrez comme un clin d’oeil, alimentant la réflexion autour de la rédaction et du référencement.
Voici donc 5 moyens de plaire aux moteurs :
1. Être professoral
2. Être populeux
3. Abonder d’anglicismes et de néologismes
4. Se répéter comme une petite vieille
5. Faire des fautes d’orthographe
1. Être professoral
Il existe souvent plusieurs expressions pour désigner un produit ou un métier. Commencer un article en définissant les concepts est une excellente façon d’injecter des expressions synonymes en tête de contenu. Elles constitueront autant de possibilités d’accrocher Google et la longue traîne des requêtes.
Jouez donc à l’enseignant insupportable ! Du genre : « Le réseau de transport souterrain, communément appelé métropolitain, ou métro en langue vulgaire, présente le grand avantage de désengorger le trafic urbain en surface, que certains désignent sous le vocable d’embouteillages ou, plus familièrement, de bouchons. »
2. Être populeux
Intégrer un mot au top des recherches du moment est le meilleur moyen de surfer sur les pics de trafic. Sentez l’écume venir, embarquez la planche, et éclaboussez vos statistiques d’un trafic inespéré.
Par exemple, le trafic sur mon blog a connu un sérieux pic, il y a quelques mois, le jour où, rebondissant sur un phénomène de « buzz », j’ai écrit ce billet à propos de Kris Janssens. Grâce à un titre explicite, je me suis retrouvé au-dessus du Soir et de La Libre (presse quotidienne belge), bénéficiant d’un apport soudain de trafic.
Source : Google Trends
Tiens, j’aurais dû rédiger un dossier sur « DSK ». « Digital Strategy Kit », ça le fait, non ? 😉 3. Abonder d’anglicismes et de néologismes Même sur Google France, les gens cherchent des mots en Anglais, parfois plus que l’expression chère à l’académie de Voltaire. Voyez l’exemple ci-dessous, dans un domaine qui me tient beaucoup à cœur ces temps-ci. Parlez d’ « analyse de trafic », en bon français, et vous récolterez une poignée de visites. Tandis que le « web analytics », expression anglaise et fondamentalement peu parlante à mes yeux, est celle qui s’impose dans l’usage, avec un potentiel de trafic 50 fois supérieur, même en France.
Source : Générateur de mots clés Google
4. Se répéter comme une petite vieille
La répétition d’un mot ou d’une expression à plusieurs endroits clés de la page web s’avère une stratégie porteuse : dans le TITLE, dans le H1, dans le fil d’Ariane, dans les menus, dans le corps de texte, dans les liens, etc.
Attention, ce conseil est dangereux, car en cas d’overdose, Google pourrait, au contraire, ne pas apprécier du tout. La suroptimisation peut vous envoyer aux oubliettes. L’essentiel est d’injecter les mots clés dans des balises différentes. Un clonage de mot clé au sein d’une même balise (un TITLE par exemple) risque d’être jugé suspect, à juste titre, par les moteurs.
Et puis, la première chose qu’on apprend à l’école en matière de rédaction, c’est de ne pas se répéter afin d’éviter la lourdeur, n’est-ce pas ?
5. Faire des fautes d’orthographe.
Les fautes d’orthographe représentent un fameux potentiel de référencement.
J’effectue, en ce moment, une consultance bénévole auprès d’une ONG qui propose le parrainage d’enfants sous la forme de dons réguliers vers un enfant et sa communauté.
Un détour par le générateur de mots clés vaut son pesant de ranking. Figurez-vous que, tous les mois, 14.800 recherches sont effectuées sur le terme « parainage ». Avec un seul « r », et donc une faute d’orthographe ou de frappe, commise par 6% des personnes.
Source : Générateur de mots clés Google
L’ampleur du trafic sur la faute d’orthographe, dans ce cas, est telle qu’elle justifie une page ciblée sur cette mauvaise orthographe. Moyennant une explication polie (du genre : « Vous cherchez probablement ceci ») et une redirection proprement effectuée, nous reconduirions le visiteur vers la bonne orthographe. Certains, comme partage.org ci-dessous, n’hésitent pas à positionner une publicité (un Adword) sur la faute d’orthographe. En toute conscience vraisemblablement, car l’URL présente une orthographe correcte.
Attention, cependant ! Il reste délicat d’associer votre nom de domaine, et donc votre image, à une faute d’orthographe. D’autant que Google est intelligent et présentera, à vos côtés, des résultats bien orthographiés(*).
Au final, je suis bien d’accord, c’est l’effet lecteur qui prime.
(*) D’ailleurs, quand j’y pense, l’intelligence de Google n’arrange pas le laxisme orthographique : puisque, contrairement à l’univers des encyclopédies papier, ici, même quand on fait une faute, on trouve ce qu’on cherche et on est récompensé.
Et si vous exerciez ces bonnes pratiques dans notre formation à l’écriture ? 😉
Commentaires des lecteurs
Comment by jmh — 19 October 2011
@ Marie-Eve : Merci. Certains ont dû en profiter déjà : http://www.dskjewelry.com 😉
Comment by jmh — 19 October 2011
@ Pcamliti : Oui, suroptimisation = risqué. Question d’équilibre, comme dans la vraie vie.
Comment by pcamliti — 19 October 2011
Bonjour,
Excellent article résumant bien la situation et l’exploitation de la longue traine.
Concernant la répétition, il me semble avoir lu de part et d’autre que la suroptimisation était risquée vis à vis de GG, Non ?
Concernant la " phote " d’orthographe, je confirme elle est porteuse de trafic et selon le cas TRES porteuse 😉
Merci pour cette synthèse
PC
Comment by Marie-Eve (rédactrice) — 19 October 2011
Super l’idée de DSK ! 🙂
Comment by chrisotpheBE — 19 October 2011
Excellent ! Avec notre belle crise politique, tu as de quoi te positionner premier pour quelques années 🙂
Comment by jmh — 19 October 2011
@ Mario : Nous sommes bien d’accord.
Comment by mariomario — 19 October 2011
La suroptimisation est dangereuse vis-à-vis de Google ? Certes… mais vis-à-vis du lecteur aussi, non ?
De multiples répétitions avec des périphrases, des définitions, des fautes d’orthographes et des anglicismes …tout en glissant les requêtes les plus fréquentes. Et le lecteur dans tout ça ?
Je comprends que Google incite à profiter des méandres du système mais on écrit d’abord pour les humains …et la fluidité/simplicité, ça compte aussi j’imagine (y compris pour augmenter la durée de consultation et diminuer le taux de rebond).
Comment by Graphiste — 19 October 2011
J’aime bien "Se répéter comme une petite vieille" ou Keyword Stuffing pour abonder dans ton sens concernant les anglicismes 😉
Comment by Jean — 19 October 2011
Bonjour, article très clair et plein de bon sens pour bien aborder la problématique du référencement naturel. Il manque cependant le levier hors site qu’est la création de liens 😉
Comment by Fred — 20 October 2011
Un autre tactique qui semble fonctionner et que j’ai pu observé j’ai un confrère:
http://www.vacances-location.net...
le truffage de mot clé jusque dans l’url.
Perso j’aurais mis:
vacances.vacances-locatio… pour être bien sûr d’exploiter tout: le nom de domaine, l’alias, le nom de répertoire, du script, l argument, la valeur.
Vous ne le croirez peut être pas mais Googlebot ADORE !
Comment by debo — 20 October 2011
Bonjour,
Sympa toutes ces idées 🙂
En revanche, pour les potentiels de trafic, il faut regarder les volumes en [exact] et en mode "expression", car le mode large intègre des expressions synonymes, ce qui peut être trompeur 🙂
Sinon, j’aime toujours autant votre blog ! Merci pour tous ces articles de qualité.
Comment by jmh — 22 October 2011
@ debo : merci !
Comment by ramzi — 23 October 2011
Votre article est succulent et finalement plein de bon sens. Pour un site de <a href="www.la-chirurgie-esthetiq… title="chirurgie esthétique Tunisie">chirurgie esthétique Tunisie</a>, je me suis essayé au ton professoral, et ça marche en effet. En dépit des critiques que m’avaient formulé le nouveau directeur seo de la boite.
Comment by site de chat — 24 October 2011
Merci pour les astuces !
Comment by redaction seo — 24 October 2011
Attention effectivement à la répétition des mots-clés. Elle doit être subtile et au vue des derniers tests pratiqués, il n’y pas véritablement d’avantage à répéter systématiquement une mot-clé dans le TITLE et le H1 ou le H2
Comment by @seo_matters — 25 October 2011
Concernant l’étude de potentiel des termes « web analytics » et « analyse de trafic », il est peut-être plus facile de se placer sur "analyse de trafic" que web analytics, puisque moins concurrentiel auquel cas les efforts de ranking doivent se porter sur ce dernier…
Comment by @seo_matters — 25 October 2011
Tout cela pour dire que la rédaction et le SEO peuvent parfois faire bon ménage 😉
Comment by Le Juge — 1 November 2011
Mine de rien la technique des fautes d’orthographe peut etre une stratégie porteuse. Et je conseille d’orénavant a certans clients d’effectivement faire du lien sponso sur certains mots cles mal orthographié histoire de capter tout le potentiel de traffic possible sur un champ sémantique. par contre de la a coller un page "vous cherchiez ceci…"
Comment by Publi-jeux — 2 November 2011
Voici un récapitulatif bien intéressant.
Toutefois, pour les fautes d’orthographe, cela a du sens que sur des annonces Adwords. Pour la recherche naturelle, google corrige automatiquement la faute d’orthographe. Je me trompe ou pas ?
Comment by marjorie — 3 November 2011
Article très intéressant, et en plus, j’apprécie l’ironie 😉
Par contre, je reste dubitative concernant le fait de profiter du buzz, parce qu’à moins d’apporter quelque chose de vraiment intéressant sur le sujet en question, les internautes risquent de rebondir rapidement, et ça, ça risque au contrainte de pénaliser un site, non?
Comment by Valerie — 10 November 2011
Article intéressant en effet et qui a l’avantage de faire sourire.
Ces différentes techniques peuvent être les différents aspects d’une stratégie de référencement : par exemple, un peu de spinning façon professoral, un peu de radotage pour certaines expressions clés, un peu d’anglicisme pour les CP… Par contre, question faute d’orthographe, j’avoue que je pratique assez peu (à tort surement).
Comment by Bottes UGG — 11 November 2011
Je vais recommander à mes amis de lire ceci. Je suis sûr qu’ils vont apprendre beaucoup de choses nouvelles ici, que quiconque!
Comment by Jérémy — 18 November 2011
Merci beaucoup pour cet article.